Le Shorinji Kempo, bien plus qu’une simple discipline martiale, est une voie d’épanouissement personnel qui s’adresse à tous, sans distinction de force ou de souplesse.
Cet art japonais, fondé sur des principes éthiques profonds, propose une approche holistique du développement humain, alliant techniques de défense, entraînement mental et méthodes de bien-être.
Les origines et la philosophie du Shorinji Kempo
Un art martial né de l’après-guerre
Le Shorinji Kempo a été fondé en 1947 par Doshin So (également connu sous le nom de Kaiso) dans la petite ville de Tadotsu, sur l’île de Shikoku au Japon.
Né dans le chaos de l’après-guerre, Doshin So a cherché à créer une méthode qui permettrait aux individus de se reconstruire physiquement et moralement.
Il a puisé son inspiration dans diverses techniques qu’il avait apprises durant sa jeunesse, notamment en Chine, pour forger un système unique axé sur le développement de soi et la coopération.
Kyudo, le tir à l’arc japonais
Le Kyudo est une pratique de l’art du tir à l’arc japonais. C’est une discipline qui remonte à des millénaires au Japon pratiqué dans l’art guerrier des vaillants samouraïs.
La philosophie Kongo Zen et le développement humain
Au cœur du Shorinji Kempo réside la philosophie du Kongo Zen, qui met l’accent sur l’unité du corps et de l’esprit (shin shin ichinyo) et l’idée que l’on ne peut aider les autres qu’après s’être aidé soi-même (jiriki funi).
La pratique ne vise pas seulement l’efficacité martiale, mais aussi la formation de caractères forts, justes et compatissants.
Les pratiquants sont encouragés à développer leur potentiel, à cultiver la confiance en soi et à contribuer positivement à la société.
Une pratique accessible et ses bienfaits holistiques
Le Shorinji Kempo est accessible à tous car sa pratique ne nécessite ni Force ni souplesse particulière.
Développement physique, mental et bien-être
À travers sa pratique, chacun peut progresser à son rythme et améliorer son équilibre, sa coordination et, au fil des entraînements, repousser ses limites en termes de souplesse, d’endurance et de condition physique en général. L’entraînement régulier favorise également la concentration, la discipline et la gestion du stress, des qualités transférables dans la vie quotidienne.
Les pratiquants apprennent aussi un système de remise en forme (Seiho) basé sur des massages et l’utilisation de certains points de pression du corps.
Ce volet thérapeutique, souvent négligé dans d’autres arts martiaux, souligne l’approche globale du Shorinji Kempo, où le bien-être physique est indissociable de la maîtrise technique et de l’équilibre mental.
Les piliers techniques du Shorinji Kempo
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Le Goho : l’art des techniques dures
La catégorie Goho (剛法), ou techniques dures, comprend les techniques d’esquive, de parade et de contre-attaque sous forme de coups de poings et de coups de pieds.
Il s’agit de frapper les points sensibles : c’est l’art de l’atemi. Ces techniques sont caractérisées par leur dynamisme et leur efficacité à courte et moyenne distance, visant à neutraliser rapidement un assaillant.
L’accent est mis sur la précision et la puissance, sans pour autant négliger la fluidité des mouvements.
Le Juho : la subtilité des techniques souples
Le Juho (柔法) regroupe l’ensemble des techniques utilisées sur une saisie. La richesse technique du Shorinji Kempo permet d’envisager des dégagements ou des projections de l’adversaire, ainsi que des immobilisations, des luxations ou des torsions d’articulation.
Ces techniques, basées sur l’utilisation de la force de l’adversaire et la connaissance de l’anatomie, permettent de contrôler et de soumettre sans recourir à la force brute.
Elles sont particulièrement efficaces dans les situations de corps à corps.
Le Seiho : la dimension thérapeutique
Le Seiho (整法) est le système de remise en forme et de guérison du Shorinji Kempo. Il s’apparente au Shiatsu et utilise des techniques d’acupression, de massages et d’étirements assistés pour restaurer l’équilibre corporel, soulager les douleurs et favoriser la récupération.
Basé sur la même compréhension des méridiens que la médecine traditionnelle chinoise, le Seiho est une composante essentielle qui complète les aspects martiaux, offrant aux pratiquants un moyen de prendre soin de leur corps et de celui de leurs partenaires.
L’esthétique et la dynamique martiale
L’harmonie et la complémentarité des techniques
La conception du Shorinji Kempo, son efficacité, reposent sur l’utilisation combinée des deux systèmes. L’alternance et la complémentarité entre le Goho et le Juho confèrent au Shorinji Kempo une esthétique martiale unique.
Les mouvements sont à la fois puissants et fluides, directs et circulaires, reflétant une adaptabilité constante face à l’adversaire.
Cette synergie crée une dynamique visuelle captivante, où la Force et la souplesse s’entremêlent avec une grande précision.
L’expression artistique de l’Embu
Les démonstrations d’Embu (演武) sont une expression artistique et technique du Shorinji Kempo. Réalisées en duo, elles mettent en scène des séquences de combat stylisées où les pratiquants exécutent des enchaînements complexes de Goho et de Juho.
L’Embu n’est pas seulement une démonstration de prouesses techniques, mais aussi une illustration de la coordination, du rythme et de l’harmonie entre les partenaires, incarnant la philosophie de coopération et de respect mutuel propre à la discipline.
Pratiquer le Shorinji Kempo : aspects pratiques et progression
Rejoindre un dojo et comprendre les coûts
Pour ceux qui souhaitent découvrir le Shorinji Kempo, il est conseillé de rechercher un dojo (lieu de pratique) affilié à la Fédération Française de Shorinji Kempo ou à la World Shorinji Kempo Organization (WSKO).
Les tarifs varient généralement en fonction des clubs et des régions, mais ils incluent souvent une cotisation annuelle pour l’adhésion au club et à la fédération, ainsi que des frais mensuels ou trimestriels pour les cours.
Il est recommandé de contacter directement les dojos pour obtenir des informations précises sur les horaires et les coûts.
L’équipement et le cheminement des grades
L’équipement de base pour la pratique du Shorinji Kempo est un dogi (kimono) blanc, similaire à celui utilisé dans d’autres arts martiaux.
La progression est marquée par un système de grades (kyu et dan), symbolisés par des ceintures de différentes couleurs.
Chaque grade représente l’acquisition de nouvelles techniques et une compréhension plus profonde des principes du Shorinji Kempo, encourageant une amélioration continue et un engagement à long terme.
Le Shorinji Kempo offre une voie unique pour quiconque aspire à un développement personnel équilibré. En cultivant à la fois la force physique, la clarté mentale et le bien-être, cette discipline ancestrale invite à une exploration continue de ses propres capacités et à une interaction harmonieuse avec le monde.
c’est une invitation à se dépasser, à apprendre et à grandir, tout en faisant partie d’une communauté soudée et bienveillante.
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