L’art de la sculpture sur bois est une pratique ancestrale qui traverse les âges.
L’art et la culture paléolithiques regorgent d’exemples de sculpture préhistorique, dont les plus connus sont les figurines de Vénus, taillées dans une variété d’ivoire, d’os d’animaux et de roche.
Il ne fait aucun doute que le bois, matériau abondant, était également largement utilisé, bien que sa nature périssable nous ait laissé peu de vestiges.
La découverte de l’idole de Shigir (7500 avant J.-C., Yekaterinburg, Oural russe) – un chef-d’œuvre de l’art mésolithique – n’est rien de moins qu’un miracle qui témoigne de cette riche histoire.
Le bois était également très utilisé dans toutes les civilisations anciennes, notamment dans l’art japonais, ainsi que dans l’art mésopotamien et égyptien.

Il était également courant dans la sculpture grecque archaïque, même si, à mesure que la sculpture en marbre, puis en bronze, devenait populaire, l’utilisation du bois comme matériau principal a rapidement décliné. À l’époque de la sculpture grecque du début de l’ère classique (vers 480-450 ), l’art de la sculpture sur bois était limité à des œuvres de petite taille. Même dans ce cas, la sculpture chryséléphantine dominait.
En Corée et en Chine, la sculpture sur jade était le type de sculpture le plus prestigieux.
Quel bois choisir pour vos sculptures ?
Le bois présente à la fois des avantages et des inconvénients en tant que support de sculpture. En raison de sa résistance fibreuse, il peut être sculpté de manière plus fine et plus précise que la pierre ou l’os animal.
Cependant, aucun bois n’est aussi durable ou résistant aux intempéries que la pierre.
Le choix du bois est donc une étape fondamentale qui dépend de votre niveau et de votre projet.
Les bois idéaux pour débuter
Vous vous demandez par quel bois commencer ?
Le tilleul reste le choix numéro un pour les débutants. Sa texture fine et homogène pardonne les erreurs. Vous sculptez sans effort et le grain serré limite les éclats disgracieux.
C’est l’un des bois les plus couramment utilisés en Amérique du Nord, avec le tupelo, car ce sont des bois durs relativement faciles à travailler.
Le noyer offre une alternative séduisante.
Sa couleur chaude valorise même les sculptures simples. Il se travaille avec plaisir mais demande des outils bien affûtés. Comptez un budget légèrement supérieur au tilleul.
Le pin séduit par son prix modique et est souvent utilisé pour des décorations destinées à être peintes.
Attention toutefois : ses nœuds et son grain prononcé compliquent la tâche. Gardez-le pour vos exercices et tests d’outils.
Vos premières œuvres méritent un bois plus noble.
Les bois pour sculpteurs plus expérimentés
Évitez le chêne au départ. Sa dureté décourage et use rapidement vos outils.
Même constat pour l’érable ou le hêtre. Vous aurez tout le temps de les explorer une fois les bases acquises.
Pour les travaux fins, les sculpteurs expérimentés choisissent habituellement le noyer italien, l’érable sycomore, le pommier, le poirier, le buis ou le prunier.
D’autres bois comme l’acajou, l’orme, le châtaignier, l’ébène, le cèdre, le cyprès, l’olivier et le teck sont également très appréciés pour leur lustre et leur endurance.
Les outils essentiels pour bien démarrer

Inutile de vous ruiner dès le premier jour. Un équipement de base de qualité est suffisant pour commencer.
Un budget réaliste pour débuter se situe entre 80 et 120 euros pour un kit complet de qualité.
Les outils bon marché se révèlent souvent une fausse économie.
- Un couteau de sculpture avec une lame de 4 à 5 cm constitue votre outil principal. Cherchez une lame en acier carbone plutôt qu’en inox pour une meilleure tenue du tranchant.
- Deux gouges : une gouge creuse n°7 de 12 mm et une gouge plate n°3 de 20 mm. Ces profils couvrent 80% des besoins en sculpture décorative. Vous compléterez votre collection au fil de vos projets.
- Un petit maillet en bois dur accompagnera vos gouges. Préférez un modèle de 250 à 300 grammes. Les maillets trop lourds fatiguent le poignet, les trop légers manquent d’efficacité.
- Le matériel d’affûtage : L’affûtage fait partie intégrante de la sculpture. Prévoyez une pierre à eau grain 1000 et une autre grain 4000. Des outils émoussés gâchent le plaisir et augmentent les risques d’accident. Vous affûterez régulièrement, parfois toutes les 15 minutes sur bois dur.
Le processus de sculpture : de la sélection à la finition
Sélection et compréhension du bois
La nature du bois à sculpter limite les possibilités du sculpteur. Le bois est un matériau anisotrope : il n’a pas la même force dans toutes les directions.
La direction dans laquelle le bois est le plus fort est appelée le fil ou le grain. Il est judicieux de disposer les parties les plus délicates d’un motif le long du fil plutôt qu’en travers pour éviter la casse.
Un sculpteur sur bois commence une nouvelle sculpture en sélectionnant un morceau de bois de la taille et de la forme approximative de la figure qu’il souhaite créer.
Si la sculpture doit être de grande taille, plusieurs morceaux de bois peuvent être assemblés.

La sculpture (ou taille)
Une fois le bois choisi, le sculpteur commence un processus de façonnage général en utilisant des gouges de différentes tailles.
La gouge est une lame incurvée qui peut enlever de grandes portions de bois en douceur. Pour les bois plus durs, le sculpteur peut utiliser des gouges affûtées avec des biseaux plus forts et un maillet.
quel que soit l’outil, le sculpteur doit toujours sculpter en travers ou dans le sens du grain du bois, jamais contre le grain.
Le choix dépendra des exigences de la sculpture à réaliser : par exemple, une figure détaillée nécessitera un bois au grain fin et très peu profilé, car une figure forte peut gêner la « lecture » des détails.
Une fois la forme générale réalisée, le sculpteur peut utiliser divers outils pour créer des détails.
Par exemple, il peut utiliser un veineur ou une cannelure pour creuser des gouges profondes, ou un outil en V pour réaliser des lignes fines.
La finition
Une fois les détails les plus fins ajoutés, le sculpteur sur bois procède à la finition. La méthode choisie dépend de la qualité requise.
La texture laissée par les gouges peu profondes donne de la vie à la surface.
Si une surface complètement lisse est requise, un lissage peut être effectué avec des râpes, des rifloirs, puis du papier abrasif de plus en plus fin.
Une fois la sculpture et la finition terminées, l’artiste peut sceller et colorer le bois avec une variété d’huiles naturelles, comme l’huile de noix ou de lin, qui protège le bois de la saleté et de l’humidité.
Les sculpteurs utilisent rarement du vernis brillant car il crée une surface trop brillante qui peut confondre la forme. Les objets en bois sont souvent finis avec une couche de cire, qui protège le bois et lui donne un éclat doux et lustré, mais cette finition fragile ne convient que pour les sculptures d’intérieur.

Apprendre la sculpture : quelle méthode choisir ?
Vous apprendrez plus vite avec un sculpteur expérimenté à vos côtés. Les stages intensifs sur un ou deux jours corrigent immédiatement vos mauvaises habitudes.
Artizeo propose notamment des stages de sculpture sur bois qui permettent de maîtriser les gestes fondamentaux sous l’œil d’un professionnel.
Les vidéos en ligne complètent idéalement un stage. Elles vous montrent la fluidité du geste que les livres ne peuvent retranscrire.
Privilégiez les chaînes de sculpteurs reconnus plutôt que les tutoriels amateurs.
Les livres sont utiles pour comprendre les techniques.
Ils servent de référence quand vous butez sur une difficulté. Gardez-en un ou deux près de votre établi !
Enfin, envisagez de rejoindre un club ou une association locale. Vous y partagerez astuces et retours d’expérience avec d’autres passionnés.
L’émulation collective motive lors des passages difficiles.
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